sabato 11 gennaio 2014

CASABLANCA CHANDIGARH - CCA, MONTREAL





CASABLANCA CHANDIGARH
Comment les architectes, le experts, les politiciens, les agences internationales et les citoyens negocinet l'urbanisme moderne
commissaires Tom Avermaete et Maristella Casciato
CCA - Centre Canadien d’Architecture
1920, rue Baile - Montréal
26 novembre 2013 - 20 avril 2014

Le début des années 1950 donne lieu à de grands bouleversements mondiaux. De l’Inde au Maroc, du Guatemala à l’Indochine, la décolonisation s’accélère et la Guerre froide s’amorce. Les architectes qui travaillent ou interviennent à titre d’experts dans des régions non occidentales ne peuvent plus penser les lieux comme s’il s’agissait de terrains vagues aménagés pour des sujets muets. La fin de la soumission coloniale et la conscience de soi qui en résulte créent des comportements et des sensibilités modernistes – véritable métamorphose de la réflexion sur l’architecture de la ville moderne.
L’exposition intitulée Comment les architectes, les experts, les politiciens, les agences internationales et les citoyens négocient l’urbanisme moderne : Casablanca Chandigarh présente une nouvelle histoire de l’urbanisme moderne fondée sur deux expériences majeures menées dans des pays du Sud pendant la vague de décolonisation. Les commissaires Tom Avermaete et Maristella Casciato reconsidèrent les liens entre la situation locale et le langage international de l’architecture moderne, surtout dans le contexte de coopération politique et économique privilégié par les Nations Unies, le Fonds monétaire international et autres organismes internationaux.
Il y a d’une part Chandigarh, ville planifiée par une équipe incluant Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Maxwell Fry et Jane Drew ainsi que des architectes et urbanistes locaux, qui a créé un mythe de la ville moderne entièrement conçue par des architectes modernes. Nouvelle capitale du Pendjab Est, Chandigarh est quadrillée de rues qui forment des quartiers rectangulaires (appelés secteurs). La ville a effectivement été construite à l’emplacement d’une ancienne zone rurale. Cependant, elle s’intègre à la campagne indienne et en l’aménageant, plusieurs villages déjà existants ont été préservés.
D’autre part, il y a le développement de Casablanca, conçu par Michel Écochard et une équipe de jeunes architectes marocains et français. Écochard se préoccupe surtout du problème de l’essor urbain au Maroc suscité par la population rurale migrant vers les villes. Il se rend compte néanmoins que le développement urbain n’est un processus ni linéaire, ni prévisible. Il en résulte un vaste plan régional pour Casablanca qui prévoit des pôles urbains secondaires, un nouveau réseau de routes, une infrastructure portuaire et ferroviaire ainsi qu’un développement industriel. La structure de base de cette ville inclusive est la trame 8 mètres sur 8 mètres qui abrite dans chaque module un logement entouré de murs, de faible hauteur et adaptable.
À partir de photographies commandées à Yto Barrada et à Takashi Homma, l’exposition explore la capacité de ces plans d’intégrer le changement, l’adaptation et la transformation. On peut y voir près de 400 objets, dont plus de 150 photographies historiques, des maquettes, des dessins, des cartes et des publications incluant des rapports d’experts d’organisations internationales. L’exposition présente aussi plusieurs documents tirés du Fonds Pierre Jeanneret au CCA.

Une publication à paraître en 2014 accompagne l’exposition.