sabato 25 gennaio 2014

HARUN FAROCKI. PARALLELE - GALERIE THADDAEUS ROPAC, PARIS





HARUN FAROCKI
PARALLELE
Galerie Thaddaeus Ropac
7, rue Debelleyme - Paris
15 janvier - 15 février 2014

Harun Farocki est un cinéaste et artiste dont l'œuvre a marqué de façon décisive l'histoire du film politique depuis la fin des années 60. A côté d'une centaine de productions réalisées pour la télévision et le cinéma, Harun Farocki a œuvré à la transmission de ses réflexions sur le rapport entre la société, la politique et l'image animée pendant ses longues années d'activités comme auteur et rédacteur de la revue Filmkritik, mais aussi comme commissaire d'exposition et professeur à Berkeley, Harvard et Vienne.
Une installation en quatre volets intitulée Parallele I-IV (2012-2014) à laquelle Harun Farocki a travaillé pendant ces deux dernières années sera présentée pour la première fois ici.
Depuis des années, une question parcourt l'œuvre de Harun Farocki telle un leitmotiv: comment les images fabriquées à l'aide des nouvelles technologies influencent et déterminent-elles notre espace social et politique, nos consciences et nos habitudes?
Dans ce dernier cycle, Harun Farocki décrit l'histoire des trente années d'existence de l'image générée par ordinateur tout en se concentrant sur ce qui concerne l'animation. L'hypothèse qui sous-tend ce travail est que nous vivons dans des mondes producteurs d'images de synthèse, que Harun Farocki qualifie de typiques et idéales. La réalité semble cesser bientôt d'être l'étalon d'une image imparfaite, mais l'image virtuelle devient l'étalon d'une réalité imparfaite.
«Dans Parallele, ce cycle en quatre volets, il s'agit d'images d'animations générées par ordinateur. Ce type d'images est en train de devenir un modèle qui rivalise avec le cinéma. Au cinéma, on a le vent qui souffle et le vent produit par une soufflerie. Dans les images générées par ordinateur, ces deux sortes de vent n'existent pas.
Parallele I ouvre le cycle par une petite histoire du style de l'infographie. Les premiers jeux des années quatre-vingt ne connaissaient que les lignes verticales et horizontales. Cette abstraction était ressentie comme lacunaire; aujourd'hui, c'est le règne d'un style représentatif s'orientant au photoréalisme.
Parallele II et III interrogent les limites du jeu et la nature des objets. Il apparaît que de nombreux univers du jeu ont la forme d'un disque qui plane dans l'univers, un souvenir des représentations du monde pré-hellénistique. Ces mondes présentent une rampe à l'avant et une perspective à l'arrière à la manière des scènes de théâtre. Dans ces jeux, les choses n'ont pas d'existence en soi. Chacune de leurs propriétés doit être construite à part puis leur être attribuée.
Parallele IV examine les héros du jeu, les personnages principaux que les joueurs et joueuses poursuivent à travers le LA des années 40, les univers post-apocalyptique, les paysages de western ou d'autres genres de mondes. Ces héros n'ont pas de parents, pas de maîtres, ils doivent eux-mêmes découvrir les règles en vigueur. Ils ne possèdent guère plus qu'une expression faciale et quelques traits de caractère qu'ils manifestent par un petit nombre de phrases laconiques et de valeur égale. Ce sont des homuncules, des humanoïdes créés par l'homme. Quiconque joue avec eux participe de la fierté du créateur.»

À l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, qu'Harun Farocki célébrera cette année, ainsi que des expositions monographiques de Berlin et de Paris, les éditions de la librairie Walther König publient Harun Farocki, Diagrams, un livre qui tente pour la première fois d'aborder l'œuvre de Harun Farocki par le biais de la disposition spécifique de ses images et des styles d'un ensemble de 15 films et installations.