domenica 13 aprile 2014

ASCO & FRIENDS: EXILED PORTRAITS - LA FRICHE BELLE DE MAI, MARSEILLE





ASCO & FRIENDS
EXILED PORTRAITS
La Friche Belle de Mai
41 rue Jobin - Marseille
du 8 mars au 6 juillet 2014

Harry Gamboa Jr., Gronk, Willie F. Herrón III, Patssi Valdez
avec
Oscar Castillo, Cyclona, Jerry Dreva, John Valadez, Ricardo Valverde, Humberto Sandoval, etc.

Dans le cadre de la programmation 2014 du Cartel, Triangle France et le Chicano Studies Research Center à UCLA présentent ASCO and Friends: Exiled Portraits, la première exposition d’envergure en France d’ASCO, groupe d’artistes Chicano, actif à Los Angeles de 1972 à 1987.

Ayant pris toute son ampleur pendant le mouvement Chicano, le groupe pluridisciplinaire ASCO a eu recours à la performance, la photographie, le film, l’intervention urbaine et l’art public pour répondre aux inégalités politiques et sociales qui l’entouraient. ASCO, dont le titre signifie “nausée” en espagnol, s’est tout d’abord constitué autour des artistes Harry Gomboa Jr., Gronk, Willie F. Herrón III et Patssi Valdez avant d’intégrer un nombre fluctuant d’autres collaborateurs et d’amis parmis lesquels Diane Gamboa, Marisela Norte et Teddy Sandoval. Tout au long de la pratique diversifiée d’ASCO, le concept du portrait a fonctionné d’une manière « contre-intuitive » et transversale pour simultanément rejeter les systèmes d’effacement auxquels la communauté Chicano était soumise et créer des images documentant une situation d’exile urbain et d’invisibilité.
En se focalisant sur les travaux produits par le noyau du groupe, constitué des quatre membres fondateurs, cette exposition envisage les travaux conceptuels et expérimentaux d’ASCO du point de vue du portrait, de la communauté et de l’exil social, en explorant les dialogues visuels entre le groupe et d’autres artistes de la même génération et localité, dont Oscar Castillo, Cyclona, Jerry Dreva, John Valadez et Ricardo Valverde.′En réaction à l’absence d’imagerie liée à la communauté Chicano dans les médias, Asco s’est approprié les stratégies à l’oeuvre dans le cinéma et a fabriqué des narrations alternatives par auto-documentation.

Ces images, construites et mises en scènes, sont empreintes d’une ironie certaine et sont mises en circulation dans le discours public, bien qu’étant créées à la périphérie d’une culture médiatique de plus en plus globalisée. Les travaux développés par ASCO ne revendiquent pas un espace neutre d’où les artistes pourraient proclamer une plus grande authenticité, se réapproprier des traditions perdues ou s’engager dans la représentation héroïque d’un peuple opprimé mais rebelle. Leurs images produisent en revanche un index répertoriant des mythologies individuelles au sein d’un ensemble inégal de relations de pouvoirs. Alors que cette ironie s’exprime différemment parmi les artistes du groupe et les amis avec qui ils ont collaboré, tous s’attachent à documenter quelque chose qui ne peut l’être : une politique et une poétique de l’effacement.

Dans leurs travaux, les artistes d’ASCO ont eu recours à la fois aux portraits publics et privés afin de construire des narrations fermées. Ils ont imaginé Los Angeles comme une toile de fond sur laquelle se documenter eux-mêmes et comme le terrain de performances. La notion d’éphémère dans la pratique d’ASCO, incluant des concepts tels que la rumeur, l’insinuation, le ragot, supplante souvent la dimension factuelle dans la documentation photo de leur travail. Les oeuvres d’ASCO apportent les preuves visibles d’événements, mais fonctionnent souvent plus comme une provocation que comme une vérité absolue ou empirique. Au travers de dialogues visuels créés entre leurs travaux et ceux de leurs amis, une représentation plus large de l’effacement de l’image et du déplacement du portrait émerge des moments au cours desquels ces travaux ont été réalisés.