venerdì 14 novembre 2014

LES MUSÉES BLESSÉS - ÉDITIONS LITTERAIRES DE L'UNIVERSITÉ DE GRENOBLE 2014




LES MUSÉES BLESSÉS
LE MUSE FERITE - 1914-1918
Photographies historiques et perception du patrimoine
Édité par Sandra Costa, Marco Pizzo
Éditions littéraires et linguistiques de l'université de Grenoble
(27 septembre 2014)
Collection : Iconographie en débat

Le volume Les Musées blessés / Le Muse ferite 1914-1918 est le fruit de la longue collaboration scientifique qui unit l'Université de Grenoble-Alpes, la MSH-Alpes de Grenoble et le Museo Centrale del Risorgimento de Rome autour de la connaissance, de la tutelle et de la valorisation du patrimoine artistique. 
Dans le cadre des multiples initiatives organisées à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, le point de vue qui est proposée ici est particulier : la perception du patrimoine artistique et de ses blessures par le biais de la photographie historique constitue le parcours privilégié à travers lequel prennent corps les défis politiques et sociaux, qui bouleversèrent l'Europe pendant le conflit. 
En effet, par son apport fondamental à la documentation des dommages au tissu artistique et urbain, la photographie historique est aujourd'hui une source de première importance, mais encore peu connue, pour l'analyse du débat sur la conservation et la protection du patrimoine. 
De la cathédrale de Reims aux églises de Venise, de la destruction de la Grand'Place d'Arras à celle de villages méconnus du Frioul, la prise de conscience de la valeur du patrimoine artistique et de ses blessures s'est développée en assumant les contours d'une question populaire et internationale grâce, surtout, à la photographie qui fut le moyen préféré d'une nouvelle communication - plus directe et immédiate - des valeurs de l'art contre la barbarie d'une «guerre inutile». 
Les édifices détruits ou mutilés des «villes martyres» deviennent le corps symbolique des nations blessées et occupées. 
Les villes, dont l'image est profondément dénaturée par les protections crées pour les sculptures et les monuments, offrent le miroir d'une population progressivement plus consciente de l'importance historique, et symbolique, de son patrimoine. 
L'odyssée d'oeuvres célèbres, laborieusement enlevées de leurs lieux d'origine pour être transportées vers des endroits plus sûrs, résonne dans les consciences comme l'écho d'un effort collectif, et parfois héroïque, qui perçoit dans l'art l'un des piliers de l'identité d'un peuple. 
En conséquence de l'impulsion offerte par les exigences tragiques d'un conflit, qui fort de ses bombardements aériens multipliait pour la première fois dans l'histoire sa capacité dévastatrice bien au-delà de la ligne du front, la photographie du patrimoine artistique s'est développée selon les voies complémentaires du document et de la propagande. 
Grâce aux caractéristiques techniques de ce média, d'invention récente et en pleine évolution, mais dont on avait déjà pressenti les immenses potentialités expressives, l'oeuvre d'art est le protagoniste d'une histoire de puissante empathie qui s'adapte à la créativité de grands photographes comme à la communication de masse.
Cette recherche, internationale et interdisciplinaire, à laquelle ont collaboré des universités et des institutions françaises, italiennes et belges, a été très largement ouverte aux contributions de jeunes chercheurs. 
Ce volume s'articule selon quatre thématiques principales. D'abord, l'analyse des fondements de certains débats critiques et historiques, ou d'enjeux politiques, qui sont à la racine de la production photographique sur le patrimoine artistique pendant la Grande Guerre. 
 «Ouverture tragique» qui a encouragé dans l'Europe entière la conscience des gouvernements et des institutions au sujet de la fragilité de l'art, et plus globalement de la culture, c'est le bombardement de la célèbre bibliothèque de Louvain, en Belgique, et surtout, en septembre 1914, de la cathédrale de Reims. 
Cette destruction devait devenir le point d'orgue d'un âpre débat franco-allemand, qui occupera longtemps des historiens de l'Art renommés tels qu'Émile Mâle ou Paul Clemen. 
Chaque nation touchée par la guerre donne sa propre réponse au problème de la protection de l'Art : du «Pro Patria» de la Belgique à la frénétique activité des Surintendances italiennes. 
Les Archives du Saint-Siège sont le témoignage d'un débat international qui troubla émotionnellement et culturellement les pays européens : les images documentent les dommages subis par les églises de part et d'autre du front.